terça-feira, 25 de março de 2014

Pour la presse étrangère, la percée du FN est un « signal pour l'Europe »/ Le Monde.


 Pour la presse étrangère, la percée du FN est un « signal pour l'Europe »

Par Alexandre Pouchard

Au lendemain du premier tour des élections municipales, la presse étrangère n'a pu que constater la forte poussée de l'extrême droite, avec le maintien du Front national dans plusieurs centaines de villes – abordant parfois le second tour en tête, quand il n'est pas sorti vainqueur dès le premier tour, comme à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).
Pour le quotidien américain The New York Times, l'extrême droite a « remué les élections municipales » en « prospérant sur l'économie française moribonde et sur une large désaffection envers les deux principaux partis ». Le Wall Street Journal a réservé une partie de la « une » de son édition Europe à une photo de Marine Le Pen, qui a su gagner en crédibilité en « mettant de côté sa rhétorique antisémite et en recrutant des technocrates », et note que « les électeurs français ont manifesté leur mécontentement vis-à-vis de François Hollande ».
The Independent a, lui, publié une photo décalée de Nicolas Sarkozy posant avec un jeune homme. « Tout sourire ? Oui, il n'est pas l'un des candidats ! », s'amuse le quotidien britannique, qui qualifie toutefois de « coup de tonnerre » l'avancée du Front national.



« DÉLIQUESCENCE DU CLIMAT POLITIQUE FRANÇAIS »
Pour le quotidien italien Il Fatto Quotidiano, le « triomphe » de Marine Le Pen représente « une défaite totale pour le gouvernement de François Hollande, comme le montre également l'arrivée en tête des candidats de l'UMP à Paris et Marseille ». Mais ces résultats montrent de manière générale « un rejet des Français pour "l'establishment" ». « Une déliquescence du climat politique français et du rejet de plus en plus grand de la classe politique », analyse même le quotidien conservateur espagnol La Razón.

Parmi les explications avancées, le Daily Mail rappelle l'affaire Julie Gayet et « la vie privée extrêmement embarrassante de François Hollande, qui a viré sa première dame après la découverte d'une liaison ». Tout cela a « aussi joué contre lui », assure le quotidien britannique.

Même constat pour El País, qui note que « le discours populiste et antisystème renouvelé de Le Pen, qui avait déjà obtenu 18 % lors de la présidentielle de 2012, continue d'attirer de plus en plus de Français ». Le quotidien espagnol relève toutefois que « la nouvelle la plus marquante reste l'abstention record, avec une participation juste au-dessus de 60 %, la plus faible depuis plus de quarante ans pour un premier tour de municipales ».



« UN CHOC » ET UN « SIGNAL POUR L'EUROPE »

Pour le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, le résultat des municipales a été un véritable « choc ». « Les conseillers en communication pourraient se consoler en se disant que l'extrême droite n'a obtenu [que 6 %] au niveau national, mais cette interprétation est fallacieuse, écrit le journal. Marine Le Pen a transformé le FN en une puissante organisation qui méprise le système démocratique tout en sachant l'utiliser. Ils sont déjà en train de préparer leur prochain coup : elle veut être la première force du pays lors des élections européennes de mai. Et cela pourrait marcher. »

Il s'agit d'un « signal pour l'Europe », abonde le quotidien italien Corriere della Sera.  « Comme dans d'autres moments cruciaux de l'histoire récente, les nuages noirs pour l'Europe arrivent encore de France, écrit Massimo Nava. Le succès du FN de Marine Le Pen (...) est un message populiste d'exaspération, de rejet de la politique, de peur de l'Europe, renforcé par un taux d'abstention record. Si près de quatre citoyens sur dix décident de ne pas participer à l'élection de leur maire, cela veut dire que la maladie est grave et qu'elle pourrait s'étendre dans les sociétés européennes. »
« L'exploit de Marine Le Pen appelle aux armes les ennemis de l'UE », titre La Stampa. « La victoire du Front national est (...) une pierre jetée contre les politiques de Bruxelles, un appel aux armes aux ennemis de l'euro, de la globalisation, de l'austérité et de tout ce à quoi, en France comme en Italie, nos gouvernants semblent subordonnés », écrit Cesare Martinetti.


Pour le député européen italien Mario Borghesio, membre du parti d'extrême droite de La Ligue du Nord, interrogé par Il Fatto Quotidiano, « l'extraordinaire score du Front national de Marine Le Pen n'est qu'un aperçu du tsunami qui va déferler sur l'Europe ».

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